Vos droits en garde à vue
Si vous êtes placé en garde à vue, connaître ses droits est un premier rempart contre d’éventuels abus des autorités. Vos droits:
1 – Droit d’être assisté par un avocat, que vous désignez ou qui vous est commis d’office.
Vous avez le droit d’être assisté par un avocat et on vous le recommande fortement. Il y a deux possibilités : vous pouvez soit vous voir attribuer un avocat “commis d’office”, soit le désigner vous même. Pour cela, il faut donner son nom et la ville de son barreau. C’est précisément à cela que sert la liste d’avocats que nous publions chaque semaine sur nos réseaux sociaux. Retenez leurs noms !
2 – Droit à un examen médical
Vous avez le droit de demander un examen médical. Celui-ci se fera sur place ou à l’hôpital. Si la garde à vue est prolongée, vous pouvez demander à être examiné une seconde fois.
Dans le cas où vous auriez été victime de violences policières, pensez à alerter le médecin que vous verrez ET votre avocat.
3- Droit de faire prévenir une personne de votre choix
Vous avez le droit de communiquer avec une personne de votre choix, cela peut être un membre de votre famille, un ami, un membre d’une association, un collègue ou même votre employeur. Il faut simplement connaître le numéro par cœur. C’est généralement à vous d’en faire la demande. Les policiers peuvent décider de vous passer le combiné ou de passer l’appel eux-mêmes.
Par exemple, si vous n’avez pas le nom d’un avocat de confiance, vous pouvez demander à contacter la permanence téléphonique de la Legal Team Antiraciste au 07 80 99 99 82 afin qu’ils désignent un avocat pour vous.
4 – Droit d’être assisté par un interprète
Si vous ne parlez pas le français. Il faudra le signaler dès le début de la garde à vue et s’assurer que cela soit retranscrit dans le procès-verbal établi pendant l’audition. Vous avez le droit d’exiger un interprète dans votre propre langue.
5 – Droit à la consultation de votre dossier
Vous avez le droit de consulter votre dossier : procès verbal d’arrestation, procès verbal d’audition, certificat médical.
Relisez bien le procès-verbal d’audition avant de le signer : vérifiez que tout est conforme à ce que vous avez dit… ou pas dit. Par exemple, si vous avez été victime de violences policières pendant votre interpellation ou garde à vue, demandez à ce que cela soit inscrit sur le procès-verbal d’audition auprès de l’officier de police judiciaire. Si des propos ou des faits ne correspondent pas, demandez à ce que ce soit modifié. Si on vous refuse ce changement, ne signez SURTOUT pas le PV et réclamez aux policiers d’y indiquer le motif de votre refus. Votre avocat pourra évidemment vous appuyer sur ce point.
6 – Droit de formuler des observations
Lors de votre audition en garde à vue, vous avez le droit de formuler des observations, de répondre aux questions ou de faire une déclaration.
7 – Droit de garder le silence
Vous avez le droit de garder le silence, et là aussi on vous le recommande vivement. Attendez au moins votre avocat avant de parler. Votre seule obligation est de décliner votre identité (nom, prénom, date et ville de naissance). Pour le reste, vous pouvez vous contenter de phrases du type “je n’ai rien à déclarer” ou “j’exerce mon droit au silence”, etc.
Ne pas parler c’est :
- éviter de s’incriminer
- gagner du temps pour préparer sa défense
8 – Droit à être informé de ces droits ainsi que de l’infraction qui vous est reprochée, du lieu et date présumés ainsi que d’une prolongation éventuelle de la GAV.
ATTENTION AUX PIÈGES :
- Les policiers n’hésiteront pas à vous mentir ou à tenter de vous amadouer pour obtenir des informations. Ils peuvent, par exemple, vous garantir que vous sortirez plus vite si vous ne prenez pas d’avocat, vous proposer une pause cigarette en échange d’une discussion ou vous dire que l’un de vos camarades a déjà tout dit. Ne les croyez pas, ne cédez pas. Attendez votre avocat et gardez le silence !
- Votre téléphone portable peut être fouillé et/ou saisi par les policiers. Avant de participer à des actions susceptibles d’entraîner des gardes à vue, pensez à en vérifier le contenu (photos, notes, messages, réseaux sociaux, etc.), et à faire le nécessaire pour vous protéger vous et vos camarades de lutte.
SI VOUS AVEZ SUBI DES VIOLENCES POLICIÈRES :
En sortant de garde à vue, rendez vous immédiatement chez un médecin généraliste pour faire constater votre état de santé (blessures physiques, séquelles psychologiques etc). Ce premier constat est très important mais n’est pas suffisant. Il permet de faire établir vos séquelles physiques ou morales rapidement, sans risquer qu’elles ne disparaissent en attendant d’être ausculté par un médecin compétent et donc de ne pouvoir les faire constater.
Il faudra ensuite, si vous décidez de porter plainte contre les policiers, vous rendre au Commissariat et demander une réquisition pour un rendez-vous auprès d’un médecin légiste dans une Unité Médico Judiciaire (UMJ). Seul le constat du médecin légiste est recevable devant un juge, le médecin légiste établira un constat sur la base du constat de santé établi auparavant par le médecin généraliste. Il existe des Unités Médico-Judiciaire partout en France, elles se trouvent de manière générale dans les hôpitaux publics, une recherche internet suffit pour les localiser.
POUR LES ÉTRANGERS :
En sortant de garde à vue, vous pouvez recevoir une obligation de quitter le territoire français (OQTF) sous 48h. Dans ce cas, il faut urgemment contacter un avocat. Cela se joue parfois à quelques minutes.
Nous pouvons peut-être vous conseiller et vous épauler dans vos démarches. Contactez nous via notre permanence téléphonique au 07 80 99 99 82 ou par mail à legalteamantiraciste@protonmail.com